C’est à l’époque du Phylloxéra, que Jules Fouassier compte parmi les 50 vignerons du village de Sancerre (plus qu’une dizaine aujourd’hui). Son fils Gustave reprend le domaine, puis vint le tour de Raymond qui dans le milieu des années 30 n’a que 13 ans et travaille à la vigne car son père est atteint d’une grave maladie.
En 1966, Pierre Fouassier le fils aîné de Raymond commence à travailler sur l'exploitation après ses études au lycée viticole de Beaune. Il s'engage dans un travail un peu nouveau pour les vignerons de l'époque : développer l'activité commerciale de l'exploitation, tout en s'occupant de la cave avec son père. A cette époque, ils possèdent déjà 10 hectares.
Les années 70 marquent un nouvel essor, aussi bien mécanique qu'économique. Dès 1971, Jean-Michel, frère cadet de Pierre, revient sur l'exploitation à la fin de ses études au lycée viticole de Beaune. Il s'occupe plus particulièrement du vignoble et de la cave.
Le nouveau siècle à peine commencé voit l'arrivée au Domaine Fouassier de la dixième génération avec en 2000, Benoit le fils de Jean-Michel et en 2001, Paul le fils de Pierre, qui amènent une nouvelle dynamique de fonctionnement et de culture du vignoble au domaine.
Ils grandissent parmi les coteaux de Sury-en-Vaux, entre silex, caillottes et terres blanches, dans cet environnement où chaque parcelle possède une voix propre. Leur formation, avant d’être scolaire, est d’abord paysanne : ils apprennent en observant leur père et leur oncle travailler la vigne, en comprenant très tôt l’importance de l’exposition, de la taille d’hiver et du silence du chai pendant les fermentations. Par la suite, ils complètent cette transmission familiale par des études en viticulture et en œnologie, puis par des voyages dans d’autres vignobles, afin de comparer, comprendre et affiner leur sens de l’équilibre des vins de Sauvignon et de Pinot Noir.
Une anecdote raconte une vendange précoce d’un millésime chaud, où tout le monde dans le village s’accordait à dire qu’il fallait rentrer les raisins en urgence. Benoît et Paul décident pourtant de patienter quelques jours supplémentaires, convaincus que les nuits fraîches allaient apporter la tension nécessaire. Lors de la dégustation finale, le vin présentait cette précision saline si caractéristique du domaine, confirmant leur intuition. On se souvient d’un voisin leur disant : « Vous avez attendu le moment où la lumière change. »
Cette attention au détail, cette capacité à écouter la vigne plutôt que le bruit autour, façonne aujourd’hui leur style : des vins droits, vibrants, ancrés dans leur lieu, où l’on retrouve aussi bien la mémoire des générations passées que la main calme de ceux qui savent attendre.