La famille Méo est d’origine bourguignonne, avec des racines
à Selongey (Côte-d’Or) où les Méo étaient vignerons et tonneliers au XVIIᵉ
siècle.
Au fil des générations, plusieurs membres de la famille ont
quitté la viticulture pour des carrières dans l’administration ou l’ingénierie
: l’arrière-grand-père de Jean-Nicolas fut instituteur, son grand-père
ingénieur des ponts et chaussées, son père Jean Méo ingénieur au corps des
mines, homme d’affaires et politicien.
C’est par sa mère, Marcelle Lamarche-Confuron, issue d’une
lignée vigneronne de Vosne-Romanée, que la famille Méo se connecte à l’univers
des vins ; et c’est la branche Camuzet (avec Étienne Camuzet) qui apporte au
domaine ses parcelles historiques.
Jean-Nicolas est le plus jeune des trois enfants de Jean et
Nicole Méo.
Lorsqu’il a 20 ans, son père lui propose de reprendre le
domaine familial. À ce moment, Jean-Nicolas étudie à l’ESCP (une grande école
de commerce à Paris) et ne se destinait pas initialement au métier de vigneron.
Il accepte en partie sous l’impulsion familiale : le domaine
était menacé de dispersion, les métayers vieillissaient, et il fallait un
repreneur.
Il complète d’abord ses études à Paris (ESCP) tout en se
dirigeant progressivement vers le vin.
Il étudie l’œnologie à l’Université de Bourgogne à Dijon.
Parallèlement, il obtient un Master en économie à l’University
of Pennsylvania (États-Unis), dans une démarche de “sécurité” ou “assurance”
pour maîtriser le volet économique du domaine.
Lorsqu’il arrive au domaine en 1989, il démarre avec peu
d’outils viticoles : pas de cuves, pas de matériel de cave. Il apprend depuis
les bases.
Il bénéficie du mentorat de légendes locales : Henri Jayer,
qui accepte de le former au vin lorsqu’il était débutant, notamment en cave
(techniques de fermentations, températures, extraction). Christian Faurois,
métayer historique du domaine, qui lui enseigne la viticulture, la conduite des
parcelles, le respect du sol
Dès 1989, Jean-Nicolas s’installe à Vosne-Romanée pour
s’impliquer pleinement dans le domaine.
Il amplifie la reprise des parcelles détenues en métayage :
progressivement, à partir de 2008, les contrats de métayage se terminent, et il
devient l’unique exploitant des vignes du domaine.
Il modernise les pratiques : maîtrise des rendements,
remplacement progressif de bois neuf, respect du terroir, vinifications
réfléchies, signature personnelle.
Face à l’impossibilité d’acquérir des vignes dans les grands
climats (prix, rareté), il crée une structure de négoce familial (Méo-Camuzet
Frère & Sœurs) pour produire des vins plus accessibles tout en gardant
l’ADN du domaine.
Par ailleurs, il a diversifié en créant le domaine Nicolas-Jay
en Oregon (États-Unis) à partir du début des années 2010, en s’associant à un
vieil ami (Jay Boberg), pour explorer le pinot noir dans un climat différent.
En 1993, il épouse Nathalie (qui quitte une carrière chez
LVMH pour le soutenir). Ils ont trois fils : Adrien, Tristan et Séverin.
Il transmet progressivement les responsabilités : ses
enfants sont impliqués, mais la transition complète prendra du temps.
Jean-Nicolas est souvent perçu comme la figure ralliant
tradition et modernité, capable de marier rigueur, finesse et ouverture
internationale.