Thomas Bernard-Reymond est né en décembre 1983. Très jeune,
il a hérité d’une sensibilité pour le terroir montagnard et les savoir-faire
artisanaux, ce qui le conduira naturellement vers l’univers des plantes de
montagne et des alcools traditionnels.
Sur le plan professionnel, il est le fondateur de
l’entreprise Guillaumette, société créée en mai 2010 et installée
officiellement à Saint-Jean-Saint-Nicolas, dans les Hautes-Alpes. Au fil des
années, il a occupé la fonction de dirigeant principal de Guillaumette de 2010
jusqu’en mai 2024, date à laquelle un transfert de direction a été opéré vers
une structure holding, mais il reste actif comme gérant de cette nouvelle
entité, Holding Guillaumette. L’entreprise, modeste mais spécialisée, compte
quelques salariés (entre 3 et 5 selon les bilans récents), et s’est fait un nom
dans la distillation de liqueurs traditionnelles, notamment de génépi. Sa
trajectoire évoque celle d’un autodidacte amoureux des plantes alpines et de
l’artisanat, qui a bâti son projet en mêlant passion, terroir et esprit
d’entreprise.
Une anecdote éclairante de son parcours : c’est en 2006,
après sa rencontre avec sa compagne et future associée, qu’est née l’idée de
produire du génépi. Ils souhaitaient offrir une touche alpine authentique aux
clients d’un petit restaurant situé à Prapic. Ce qui commença comme une simple
attention s’est transformée en vocation : la demande a crû, les clients ont
apprécié, et rapidement la production s’est structurée. Quelques années plus
tard, leur génépi sera distingué d’abord médaille de bronze dans un concours,
puis argent l’année suivante, et enfin médaille d’or en 2020 dans la catégorie
liqueur de plantes, lors d’un salon national. Ce succès marque la
reconnaissance d’un projet artisanal profondément ancré dans les montagnes, et
valide le pari d’un artisanat de terroir porté par une vision personnelle.
Perrine Bernard-Reymond n’entre pas dans cette aventure
comme une ombre discrète, mais comme l’autre moitié du souffle originel. Elle
est issue d’une famille ancrée dans les Hautes-Alpes comme le génépi dans les
anfractuosités rocheuses : un univers où l’on vit au rythme des saisons, où les
gestes ne s’inventent pas, ils se transmettent. Là où Thomas apportait l’élan
entrepreneurial et l’envie d’explorer l’art de la distillation, Perrine offrait
une science intime des plantes, une mémoire olfactive héritée de promenades
d’enfance et un rapport presque sacré à l’environnement. Elle n’a jamais appris
le génépi dans un laboratoire : elle l’a respiré dans les chemins escarpés,
compris avec les yeux et apprivoisé avec le cœur.
L’anecdote qui scelle leur histoire tient du conte de
terroir : un restaurant de montagne, une idée improvisée, une bouteille offerte
comme un clin d’œil… et soudain, un enthousiasme qui déborde les tables, puis
les murs, puis les frontières du village. Ce génépi, d’abord destiné à quelques
convives, devient une signature. Ce qui n’était qu’un geste devient un métier.
Une intuition devient une maison. Et derrière chaque décision, chaque
macération, chaque distillation, il y a Perrine : gardienne du goût, mémoire
vivante des plantes, conscience écologique qui veille à ce que Guillaumette ne
grandisse jamais plus vite que ses racines.